Le Black History Month, ou mois de célébration de l’histoire des Noir.e.s, s’ouvre aujourd’hui. Une célébration annuelle, ce mois existe pour mettre en avant les apports, à son origine, des Afro-Américains à l’Histoire des États-Unis d’Amérique. Petit retour sur son histoire.
C’est la “Negro History Week”, lancée en 1926 par l’historien et journaliste afro-américain Carter G. Woodson et l’Association for the Study of Negro Life and History, qui a inspirée l’idée de cette célébration.
C’est une proposition faite par des enseignants et scolaires noirs, avec les membres du Black United Students de l’Université du Kent (Ohio) en 1969, qui a permis d’instaurer ce rendez-vous annuel, d’une durée d’un mois à partir de l’année suivante. Mais il a fallu 6 ans pour que le Black History Month s’étende à l’ensemble des 50 états américains.
Dans le reste du monde, il est aussi fêté par des pays qui ont une histoire liée à la traite négrière, et à la colonisation, à l’image du Royaume-Uni depuis 1987, ou du Canada depuis 1995, mais aussi par l’Irlande depuis 2010, et quelques villes d’Allemagne depuis 1990. Cependant, ce n’est pas le cas en France qui continue d’entretenir une relation hypocrite avec son passé, à l’endroit de la traite négrière et de la colonisation, sans compter l’immigration.
Aujourd’hui, le Black History Month est non seulement un rendez-vous historique et symbolique majeur pour la diaspora au sens large, mais aussi un événement culturel. Il donne l’occasion de se reconnecter à ses racines et à son héritage, dans sa totalité, et pas seulement à l’idée – fausse – que l’histoire des Noirs aurait commencée avec l’esclavage. Il est aussi vecteur d’un défi majeur : l’apprentissage et la réappropriation du récit et de l’Histoire elle-même, et de l’idée d’en faire des modèles à étudier, à questionner, à suivre et à dépasser pour un avancement personnel et communautaire.
Ainsi, cette célébration prend, de plus en plus, des proportions culturelles qui sortent de la simple observation et commémoration de l’histoire des Afro-Américains et de ses figures, pour s’étendre à celles des Noirs dans l’Histoire, sur et hors du continent africain. Le Black History Month sert de tremplin ou de base pour la création d’oeuvres et de recherches, qu’elles soient littéraires, plastiques, artistiques ou encore universitaires pour tisser un récit national, et international, inclusif de tous ses acteurs et de l’histoire dans sa totalité, et pas simplement celle dite des “vainqueurs”. Son pouvoir créateur est grand, surtout auprès des nouvelles générations – les plus en phase avec les nouvelles technologies, les réseaux sociaux et la culture de la débrouille – qui y trouvent un vecteur nouveau d’expression, de réflexion, et de (ré)évaluation de leur place et de leur apport au monde.
Dans cet esprit, je souhaite durant ce mois mettre en lumière ceux et celles dans la diaspora qui inventent des plateformes nouvelles, et/ou investissent des plateformes plus anciennes, sur lesquels ils ne sont pas forcément invités ou attendus, pour exister et vivre leur évoquer leur négritude, sans tabou ni intérêt pour le qu’en-dira-t-on, et discuter des sujets qui les préoccupent et/ou questionnent, des plus sérieux au plus futiles.