Cette critique de Miracle Workers, la mini-série, adaptée du roman What in God’s Name de Simon Rich, devrait simplement inclure les mots Steve Buscemi, rien de plus, rien de moins.
La série, dont la première saison a commencé le 12 février sur la chaîne américaine TBS, compte à son casting Daniel Radcliffe (Craig), Geraldine Viswanathan (Eliza) , Kara Soni (Sanjay), Lolly Adefope (Rosie) et Jon Bass (Sam).
En bonus, on retrouve la légendaire Angela Kinsey (The Office) qui interprète Gail, une sorte de conseillère Pôle Emploi dans le département des ressources angéliques.
Si la petite entreprise de Bashung ne connaît pas la crise, ce n’est pas le cas de Heaven Inc. Les problèmes et les coupes budgétaires sont nombreux et les anges pas très heureux. À sa tête, Dieu, joué par Steve Buscemi, est une figure surprenante, non seulement par la normalité de son apparence, mais aussi par ses failles multiples, comme la jalousie, la futilité, les excès et l’égocentrisme.
Dieu ressemble à un plouc débraillé et comme nous autres les humains, il est obnubilé par les écrans. Mais ce n’est pas à un smartphone ou à son ordinateur qu’il est cloué, c’est à un mur de télé qui montre les nouvelles, essentiellement mauvaises, de la terre. Face à la chute de ses followers et leur manque de dévotion et de reconnaissances, il est prêt à mettre les clés sous la porte du paradis.
Face à lui, deux employés dévoués et volontaires, Eliza et Craig. Deux anges que tout oppose sont bien décidés à apporter leur pierre à l’édifice. Eliza, qui travaille au « department of dirt », a le goût du risque et beaucoup d’ambitions pour les humains. Craig, lui, est parfaitement heureux au « department of answered prayers » où il règle les problèmes les plus mineurs, mais néanmoins bien réels, du quotidien, comme les disparitions de clés. Mais lorsqu’ils se retrouvent à travailler ensemble, les ennuis commencent.
Au milieu de tout ça, Sanjay et Rosie, les assistants de Dieu et membres du bureau exécutif de Heaven Inc., sont au désespoir, face aux envies toujours plus fantasques et irresponsables de leur patron, comme son obsession maladive pour le présentateur et comédien Bill Maher.

Miracle Workers réussit à être terrifiant, très drôle, et tout à fait en phase avec le monde actuel, en traitant et en raillant des sujets très banals de la société, comme l’amour, le travail ou la solitude. Sur terre, comme au paradis, la crise est omniprésente. Le monde est à l’image de Dieu lui-même, mené par des hommes blancs de plus de 50 ans, aux cheveux grisonnants, souvent irresponsables, faillibles et à côté de la plaque. Et qui de mieux que Buscemi pour interpréter avec classe et subtilité, en robe de chambre et bière au bec, cette figure paradoxale et si familière.
Le monde, comme le paradis est dans la merde, alors pourquoi pas en rire. Bref, un joyeux bordel à voir absolument.