Miako Rasolondraibe : “L’idée, c’est vraiment de montrer la beauté de Madagascar et le meilleur de notre pays” – Interview

Une chose est claire lorsqu’on écoute Miako Rasolondraibe, son engagement est sincère. Que ni son apparence frêle, ni sa petite et prosaïque voix ne vous distraient de sa détermination dans les combats qu’elle mène avec les membres de Madagascar Will Rise. Fondée depuis un peu plus d’un an, l’association agit pour “le salut et la restauration de Madagascar”. En ce laps de temps, MWR a gagné 250 membres et des milliers de followers sur les réseaux sociaux. Une croissance qui surprend dans une diaspora assez silencieuse, et souvent jugée beaucoup trop intégrée en France.

Miako Rasolondraibe — 2019 — ©Yndianna

C’est par une après-midi fraîche de janvier que nous nous sommes données rendez-vous, dans un salon de thé du quartier de Saint-Lazare, pour aborder son parcours et son engagement pour Madagascar.

À 22 ans, Miako Rasolondraibe, a le sens de la formule, un côté ingénu, couplées d’une vigueur et d’une intelligence indéniables. Sa foi n’est pas seulement d’ordre religieux, elle est dans sa patrie et son potentiel.

L’engagement: plus qu’un appel du cœur, un devoir patriotique

Née à Madagascar, Miako y a vécu une grande partie de sa vie. Elle parle un français impeccable et rayonne par un mélange surprenant de candeur et d’assurance.

Diplômée du lycée français d’Antananarivo en 2013, elle part de la Grande Île à 17 ans, pour rejoindre Paris. Inscrite en classe préparatoire aux grandes écoles au lycée Condorcet, elle intègre HEC Montréal en 2015, pour suivre un Bachelor en administration des affaires (B.A.A.). Un choix qui est loin d’être anodin, puisque les personnes d’origine africaine constituent le deuxième plus grand groupe ethnique, non-européen, au Canada, parmi lesquelles une forte diaspora malgache : (…) il y avait ma famille, des proches et aussi parce que c’était plus facile d’y aller quand on a la nationalité française, etc. Et le système anglo-saxon, il est beaucoup plus… il est meilleur, je trouve, pour ma personnalité que le système français parce qu’on est beaucoup plus libre. (…)

Pourtant, à plus de 13 000 km de la capitale malgache, c’est son pays qui occupe ses pensées : Au Canada, je me suis rendue compte en fait que, bien que je sois dans un environnement super, une école de renom, j’avais beaucoup de rêves à cœur, que je savais que je pouvais réaliser seulement à ce moment-là. Et que si j’attendais les 3 ans ou même les 5 ans, avant de terminer mes études pour aller les faire, je n’aurai peut-être plus la même passion, peut-être même plus la même audace, la même fougue.

Sa foi, omniprésente, l’a poussé à tout reconsidérer, dans une évidence qui la distingue de ses pairs : j’ai réalisé qu’il y a quelque chose qui a été écrit pour moi, comme je pense qu’il y a quelque chose qui a été écrit pour chacun d’entre nous. Je savais que je ne vivais pas cette chose pour laquelle j’ai été créé, je savais que j’étais à côté du plan pour ma vie en fait.

Un an plus tard, elle quitte tout, non sans les grands yeux et l’inquiétude de ses proches : je me suis dit que j’allais suivre cette destinée. Donc j’ai tout quitté, avec bien sûr l’opposition de mes parents, l’incompréhension de mes amis, de mes proches. Et j’ai décidé de revenir d’abord sur Paris et puis ensuite de revenir à Madagascar.

C’est d’ailleurs au Canada que germe l’idée d’une initiative, appuyée par l’actualité politique tendue du pays : À cette période, Madagascar vivait des crises pas possibles : il y avait les inondations, il y avait des problèmes politiques. Et je me suis dit : comment ça se fait qu’il y a autant de potentiel et que justement, il est totalement négligé, et qu’il y a des solutions toutes bêtes qui peuvent être trouvées, mais qui ne sont pas appliquées.

Plongée dans l’histoire de son pays, elle trouve l’inspiration pour sa future association. C’est le MDRM, le Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache, qui attire le plus son attention. Ce parti politique, fondé en février 1946 par les deux premiers députés malgaches de la première Constituante, Joseph Raseta et Joseph Ravoahangy, tient une place centrale dans l’histoire du pays. Accompagné d’autres mouvances, le MDRM amorce une vague indépendantiste auprès de la diaspora en France. Leurs combats et ceux de tant d’autres aboutiront à la proclamation de l’indépendance le 26 juin 1960 :

(…) j’ai lu énormément. J’ai lu l’histoire de Madagascar, des documents historiques du MDRM, ceux qui ont apporté l’indépendance de Madagascar. Et c’est les papiers du MDRM qui m’ont inspirés parce que je me suis dit qu’ils avaient une magnifique vision, mais malheureusement, tout a été englouti par … par leurs politiques aussi, que je ne critique pas. Je trouve que ce qu’ils ont fait, c’est merveilleux. Mais je pense que tout est parti de ce côté-là, alors que leur vision initiale, c’était d’emmener le triomphe de la rénovation malgache dans tous les domaines, et je voulais reprendre ça.

Mais l’engagement n’est pas étranger à Miako. C’est une histoire de famille. Son père, qui est entrepreneur à Madagascar, est l’un des fondateurs de Juniors pour Madagascar (JPM), une des associations piliers de la diaspora en France. Fondée en 1987, elle promeut l’entrepreneuriat et les projets en lien avec l’Île. Elle avoue volontiers s’inspirer de lui et de ses combats contre la corruption :

Je l’ai vu vivre des choses, je les ai vécues avec lui, mais je l’ai vu vivre des choses vraiment horribles parce que justement, il voulait marcher dans la justice et parce qu’il n’était pas dans certains cercles. Il n’acceptait pas de s’associer à certaines personnes, ils lui ont mis des bâtons dans les roues, jusqu’à l’envoyer en mandat d’arrêt (…) Et moi, j’ai grandi dans ça. J’ai vu à quel point le système pouvait être très injuste envers ceux qui essayaient de justement pas faire comme le système. Et ça, ça m’a inspiré. Je me suis dit : s’il peut tenir presque tout seul, (…) s’il peut le faire, pourquoi je ne le ferai pas aussi.

Elle n’est pas non plus à sa première tentative d’aider son pays : “j’ai déjà essayé à 15 ans, j’avais fait une asso qui avait touché plusieurs personnes sur les réseaux.” Une action qui lui a ouvert les yeux sur la situation de son pays, ainsi que la place qu’y occupe la religion : je me suis rendue compte aussi que le monde religieux était très corrompu, qu’il y a beaucoup de manipulations, beaucoup de choses qui m’ont vraiment déçu du monde religieux. (…) je me suis rendue compte qu’il y a des principes qu’ils imposaient aux autres, alors que je pense que la foi est personnelle.(…) J’ai vu justement que l’un des plus gros problèmes à Madagascar, c’est le contrôle que l’église a sur les gens et les enferment sous des lois, les fait croire que s’ils sont dans cette situation, c’est peut-être une épreuve du Ciel et tout. Et je pense qu’il fallait que je passe par toutes ces choses pour ouvrir les yeux sur la situation tant policière, que religieuse, sociale, pour me dire que le changement, il ne peut peut-être venir que de la jeunesse (…).

Une lucidité qui ne l’empêche pas d’être une fervente croyante qui fréquente la Hillsong Church, une megachurch chrétienne créée en 1983 en Australie, et qui revendique plus de 100 000 adhérents à travers le monde. La foi est un élément que partagent des membres de MWR, même si la fondatrice revendique l’ouverture de l’association à tous les profils : (…) si on partage en rapport à la foi, chacun peut avoir sa foi. Il y a des musulmans, il y a de tout, il y a même des athés. Ça, ce n’est pas grave.

Cette ouverture, on la retrouve aussi dans ses influences qui dépassent largement les frontières de son pays: J’ai été intéressée énormément par les histoires de ceux qui ont changé un peu leur environnement. Je me suis référée lors de la conférence [Comment s’engager pour Madagascar? organisée par Zama et Juniors pour Madagascar. NDLR]à Martin Luther King, mais il y a aussi Gandhi, il y a aussi Nelson Mandela. Il y a aussi des gens très controversés mais qui ont une partie de leur vie qui est quand même remarquable, comme Thomas Sankara… Je sais qu’il est vu comme un révolutionnaire, mais Che Guevara. Ce sont des personnes qui ont des mauvais côtés, mais qui avaient une passion pour leur peuple, qui se sont battues à tout prix pour l’aider.

Madagascar Will Rise : la reconstruction de commence en ligne

C’est loin des moyens et de la ferveur populaire de ces figures historiques, qu’elle lance en février 2018, Madagascar Will Rise, avec le concours de trois amis d’enfance:

J’en (ndlr. des moyens) avais aucun. J’avais ma passion, ma fougue et une vision. Et après, il y avait plein d’autres jeunes qui partageaient la même vision que moi. Et à partir de là, on a construit. Après, ce sont des jeunes qui faisaient déjà des choses pour Madagascar. Le réseau des jeunes malgaches en France, il est très grand mais très petit, dans le sens ou tout le monde se connaît un peu. (…) on a fait des vidéos, et ça a touché beaucoup de personnes, 22 000 personnes la première vidéo. Et au travers de ça, on a commencé, voilà.

Aujourd’hui vue plus de 26 000 fois, elle présente un jeune homme prénommé Thibaud, un Malagasy d’origines chinoises, face caméra, qui fait état des maux de son pays, de ses forces, mais aussi de son attachement à celui-ci. Il en appelle aux Malagasy et à la nouvelle génération à agir pour leur patrie. Un appel aux airs de profession de foi qui ne manquera pas de trouver résonance chez les habitants Grande Île, dont 50% pratiquent des religions traditionnelles, 45% sont chrétiens et 5% sont musulmans.

Mais c’est avec une autre vidéo, qui a fait plus de 19 000 vues que MWR s’est faite connaître. Un manifeste dans lequel Miako Rasolondraibe présente “la vision” de son association.

Internet tient une place “presque centrale” dans son mouvement selon la jeune femme. Pourtant, sur les 25 millions d’habitants de l’île, ils ne sont que 2,1% à accéder à internet.

Un obstacle qui n’empêche pas MWR de focaliser sa communication sur les réseaux sociaux, où leur communauté compte plus de 7000 internautes sur Facebook et plus de 1400 followers sur InstagramTrès présente sur les réseaux sociaux, la jeunesse malgache a propulsé le projet de Miako Rasolondraibe.

Une association à taille humaine, Madagascar Will Rise, c’est aujourd’hui 250 membres inscrits dont au moins 150 actifs, d’après sa fondatrice. Assez jeunes, ils ont entre 18 et 25 ans, selon Miako, mais après, il y a quand même des parents qui ont peut-être la quarantaine. Et puis, il y a une dame qui était venue nous aider, qui s’est inscrite en tant que bénévole, elle avait 60 ans (…) Il y a une enfant de 8 ans aussi qui est ici. Elle a même tourné une vidéo, elle est très intelligente.

Répartis essentiellement en France, certains d’entre eux vivent cependant à l’autre bout du monde, au Canada, en Thaïlande et en Israël, confie Miako.

Ce melting pot illustre la diversité de profils et de talents de la diaspora. Les vidéos sont très soignées et maîtrisées, les communiqués et les photos très stylisés. Les posts sur Instagram notamment véhiculent des messages très positifs, mettent des visages sur leur engagement et partagent une autre image de la 5e plus grande île du monde et de ses 25,5 millions d’habitants(chiffre de 2017 de la banque mondiale), loin de tout misérabilisme.

L’idée, c’est vraiment de montrer la beauté de Madagascar et le meilleur de notre pays. Et peut-être que petit à petit, ça changera. Je pense que ce n’est pas des gouttes d’eau dans l’océan, pour Miako.

Pour la fondatrice de MWR, l’enjeu n’est pas seulement éducatif, social ou économique, il passe aussi par une rénovation des mentalités et des individus : “je pense que c’est l’image que dégage Madagascar, elle est peut-être tellement négative, que les gens ne veulent plus s’identifier à Madagascar. Et ils ont, limite, comme honte de leur pays. Et moi, ce que je pense c’est qu’il faut leur montrer c’est quoi Madagascar parce que quand on regarde sur les réseaux, sur Facebook des vidéos qui montrent les beaux paysages de Madagascar, qui montrent le peuple, les enfants, il y a jusqu’à 200 000 vues, etc. (…) il faut faire en sorte qu’ils se souviennent et se rendent compte que Madagascar, ce n’est pas juste les points négatifs, c’est aussi, énormément de points positifs.”

Cela se traduit par des discussions sur le développement personnel, des “motivational”, récurrents avant chaque action ou descente dans un village, ainsi que par l’appui des valeurs humaines portées par l’association.

C’est dans leur village pilote, Ambohimandroso, qu’ils ont pu mettre en oeuvre ces éléments : En fait, ce qui a été très difficile, ça a été les relations entre les villageois eux-mêmes parce qu’on se rend compte que cet esprit d’animosité qu’il y a en général à Madagascar, existe jusque dans les plus petites contrées (…) on s’est rendu compte qu’il fallait d’abord rétablir l’harmonie dans ce village, avant de faire quoique ce soit parce qu’ils étaient jaloux des uns et des autres, parce qu’ils allaient se comparer, se critiquer. (…) donc on a fait énormément de développement personnel. La même chose qu’on a donnée à nos bénévoles, on leur a donné, sur les valeurs, sur l’amour, l’unité parce que ce sont nos valeurs, (…) On leur a dit : quels sont vos problèmes les uns avec les autres ? On leur a dit : allez vous voir et dites-vous ce que vous ressentez (…) ensuite, pardonnez-vous parce que vous êtes dans la même barque. Et ça a tout changé.

Des ambitions à la hauteur des défis auxquels fait face le pays

Difficile cependant d’ignorer que le pays, s’il a connu en 2018 son taux de croissance le plus élevé depuis une décennie (5%, selon le FMI), a un contexte social, économique et environnemental critique. 80% de sa population exerce une activité agricole, pourtant sa croissance économique n’impacte pas leurs conditions de vie, surtout en milieu rural. Alors qu’à peine 35% des Malagasy ont accès à l’eau potable, ses ressources naturelles sont convoitées de toute part, notamment par les pays d’Europe et d’Asie.

Madagascar est un des pays les plus riches au monde, avec ses bois, ses réserves de métaux précieux — or, titane, saphir, nickel ou pétrole — ainsi que sa faune et flore uniques au monde. Cela en fait un des fournisseurs majeurs des pays européens et asiatiques. Entre 2010 et 2015, ce ne sont pas moins de 150 000 tonnes de bois de rose qui ont été exportées selon le Centre Europe-Tiers Monde (CETIM), dans un compte-rendu adressé en 2017 aux Nations Unies.

Ces investissements étrangers majeurs boostent l’économie, mais pas la vie des Malagasy, dont «de nombreux paysans sont déplacés ou expulsés de leurs terres au mépris de la loi foncière qui reconnaît les droits coutumiers », d’après le CETIM.

Les étrangers ne sont pourtant pas les seuls prêts à investir dans le pays. La première levée de fonds faite par Madagascar Will Rise en mai 2018, sur la plateforme de crowdfunding, Go Fund Me, a permis de récolter un peu plus de 6000€. Une somme importante pour cette jeune structure, qui a servi au financement du projet Mibaliaka, une campagne de sensibilisation à l’éducation. Déployée en plusieurs volets, elle a concerné un village de 600 habitants, dont 129 enfants, et a pu aider à la création d’une bibliothèque gratuite pour les enfants, en partenariat avec une Bibliothèque pour Madagascar.

Les chantiers ne manquent pas pour cette jeune association. MWR s’y attaque simultanément avec le 7 pôles qui la constitue : éducation, environnement, women empowerment, kintana, création, culture et informatique. À leur tête, autant d’hommes que de femmes, avec un objectif commun : “relever Madagascar”. Pour Miako, ça passe par une synergie des compétences dans chaque domaine. C’est-à-dire une synergie des compétences en éducation, environnement, pour la jeunesse et les sports.(…) C’est-à-dire un mouvement fédérateur de plusieurs entités autour de gros projets de développement. Et du coup l’idée, c’était de lever de gros projets de développement, mettant en commun, les idées, les compétences, la technicité de plusieurs entités différentes pour faire un seul gros truc dans un domaine.

Sur l’année écoulée, leurs actions se sont concentrées sur le village d’Ambohimandroso, dans la province d’Antananarivo, dans laquelle ils ont réalisé plusieurs descentes, au fil des mois. On a fait une étude géographique du village, une étude sociologique de la population, du nombre d’enfants, etc. On a fait un très gros recensement. On a recensé toutes les familles en tout cas qui voulaient prendre part aux activités de MWR. On a recensé leurs enfants, pris en photo chacun de leurs enfants, pris en photo toutes les familles aussi. Puis, on a fait des fiches qu’ils devaient remplir ou on les aidait à remplir, sur leur revenu, la manière dont ils faisaient pour euh … ce qu’ils plantaient par année, qu’est-ce qui était récolté etc. pour pouvoir apporter des améliorations, rapporte Miako Rasolondraibe. D’autre part, ils ont donné 500 plants d’arbres et formé les villageois à la permaculture, grâce à l’aide d’un formateur sur le village voisin.

Dans un pays où le taux d’analphabétisme pour les 15 à 59 ans est de 30%, l’éducation tient une place majeure. Un axe prioritaire pour l’association qui a donné des fournitures et fait venir un formateur pour les trois enseignants du village, qui continueront cette année de recevoir des formations à la capitale. Des actions facilitées les tenants d’Ambohimandroso, le chef du village, l’ancien et l’actuel chef du fokontany (un mot qui renvoie à l’unité administrative malgache, constituée d’un ensemble de population regroupé en hameaux, villages, secteurs, quartiers). L’association projette également la création d’un livre, comme un Bescherelle, mais malgache pour les enfants.

Leurs actions sont particulièrement intéressantes dans la mesure où elles rentrent dans une vision d’ensemble, centrée sur l’autonomie et le respect de l’environnement : Madagascar pourrait disparaître si on ne prenait pas soin de notre pays, de tout ce qui est réchauffement climatique. (…) C’est super important, on le pense et c’est pour ça qu’on a décidé de faire un pôle qui concerne l’environnement. (…) on souhaite faire en sorte que tous les villages qu’on a aidé deviennent des éco-villagesC’est-à-dire … qu’il y ait les principes de l’économie circulaire, qu’il y ait un respect de la nature, que les enfants comprennent l’importance de la nature, l’importance du respect et de l’air, de l’eau, de la terre. On fait vraiment des efforts sur ça.

Cette croissance fulgurante a ouvert de nombreuses portes à MWR, dont celles de la RNS, la Rencontre Nationale Sportive, un rendez-vous annuel majeur pour la diaspora, qui a eu lieu à Lyon l’année passée. L’association y avait organisé des workshops avec Zandry Gasy quilutte pour l’aide à l’enfanceL’ISCAM, la business school du pays et l’UCM, l’Université Catholique de Madagascar, les a également sollicité pour du consulting.

Miako a d’ailleurs fait partie des panélistes de la conférence Comment s’engager pour Madagascar? le 9 janvier à Paris. Organisée par Zama et Juniors pour Madagascar, elle incluait trois autres femmes malgaches de la diaspora : l’économiste et chercheuse Mireille Razafindrakoto, la députée Aina Kuric et la présidente de JPM, Zina Raveloson. L’occasion pour la jeune leader de revenir sur son parcours et son association, aux côtés d’autres femmes engagées pour leur pays.

Des opportunités qui ont incité Miako et son équipe à réfléchir à de nouvelles aventures pour l’association, la création d’entreprises qui aideraient à vendre les produits des récoltes des villageois, mais aussi qui leur permettraient de vivre de leur engagement solidaire.

Mais 2018 n’a pas seulement rimée avec succès pour MWR. L’implication de certains de ses membres dans les élections présidentielles a mis l’association en difficulté. Un sujet hautement sensible pour Miako Rasolondraibe qui martèle son refus de voir l’association rallier la sphère politique ou quelconque parti: je suis pas contre la politique. Même au contraire. Moi je trouve que la politique, c’est quelque chose de noble, sauf qu’à Madagascar, c’est vraiment limite. Et quand certains jeunes ont plongés très profondément dans la politique, ça a causé beaucoup de problèmes à Madagascar Will Rise, parce que c’était notre image qui était directement touchée, attaquée…

Leur succès a connu un tel écho que l’association a été courtisée par tous les candidats, qui ont cherché à les récupérer. Une tentative de récupération à laquelle Miako s’est opposée radicalement: même les politiciens, de très nombreux ont essayé de nous acheter, mais je pense que ce qui manque à Madagascar, ce sont les personnes de valeur. (…) beaucoup des candidats nous ont approché, même les plus gros candidats, mais sauf qu’ils ont vu qu’on était fermes donc ils nous ont laissé tranquilles.

Preuve s’il n’en faut que les actions de Madagascar Will Rise, qui a été élue la meilleure association jeune de la diaspora par Zama l’année dernière, ont une influence non-négligeable sur le pays.

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