J’ai 2 Amours : repenser l’amour et la parentalité à la télé

J’ai 2 Amours c’est une production française que j’ai découverte lors du Showeb en janvier. Déjà intriguée, j’ai été agréablement surprise par le résultat et le format.

Cette mini-série (3×49’) est signée Olivier Joyard et Jérôme Larcher au scénario, et Clément Michel (aussi son créateur) à la réalisation. Côté casting, il y a François Vincentelli, Julia Faure, Olivier Barthélémy et Camille Chamoux dans le quarto de tête. Dans les seconds rôles, il y a l’excellente Catherine Salée, la chanteuse Yelle et Robin Egloffe.

Le pitch :

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p style= »text-align:center; »>Médecin urgentiste à Strasbourg, Hector, 40 ans, est amoureux de Jérémie depuis cinq ans. Résolus à fonder une famille, les deux hommes projettent d’avoir un bébé avec leur amie Anna, homosexuelle en proie à un pressant désir d’enfant, qui s’est installée chez eux après une rupture douloureuse. Mais alors qu’ils viennent d’entamer un protocole d’insémination artificielle en Belgique, Hector recroise à l’hôpital son premier amour, Louise, qui s’est entaillé la cuisse. Vingt ans après leur séparation, ils retombent dans les bras l’un de l’autre. Aussi épris de la jeune femme que de son compagnon, Hector est incapable de faire un choix et s’engage dans une double relation à haut risque…



Si la représentation de l’homosexualité a fait des avancées en télévision (The L World, Queer as Folk, Will & Grace, Transparent, Modern Family, Greys Anatomy, OITNB, Glee, The Good Wife, …) et dans la société ces 10 dernières années (mariage, PMA, GPA, etc.), c’est une réalité beaucoup plus prégnante et visible aux Etats-Unis, qu’en Europe. Dans le PAF, on compte les personnages de premier plan sur le spectrum sur les 10 doigts de la main. La plus récente et marquante est Andréa Martel (Dix pour cent), mais avant il y avait Candy dans la série Les Zinzins de l’espace (les vrai-e-s savent – et oui mes références sont SUPER COOL & DEEP !!), Frédérique (bisexuelle) et Philippe dans Caméra Café, Constant & Gaël (La Vie devant nous), ou encore Thomas de Plus Belle la vie (une autre pointure en terme de référence).

C’est pourquoi il est d’autant plus important de saluer cette création. Mais ce qu’elle a de novateur en quelque sorte c’est le fait qu’elle présente l’homosexualité masculine et féminine. Et au-delà de donner la voix à des gays et des lesbiennes, la série les réunit dans une amitié forte et touchante et une route vers la parentalité. La situation de Jérôme, Hector et Anna peut surprendre mais est pourtant bien plus répandue qu’on peut le croire puisque des freins importants (fécondité, financiers, juridiques, sociétaux…la manif pour tous) subsistent en matière d’accès à la parentalité pour les couples homosexuels. On assiste d’ailleurs à l’union de ces trois personnages pour fonder une famille plutôt que de faire appel à un donneur étranger ou à une mère-porteuse. Ainsi, on les voit se rendre en Belgique pour faire une insémination.

En trois épisodes seulement, J’ai 2 Amours réussit le challenge de capturer l’essence de cette quête de la parentalité et ses difficultés (bien que moindre par rapport à d’autres situations), ainsi que les difficultés des relations de couples. Mais si l’homoparentalité et l’homosexualité sont parties prenantes de la série, ce qui en jaillit c’est une approche sensible de l’amour pluriel et du sentiment amoureux. Hector, tout comme ses partenaires, Jérémie et Louise, est pris de court par les mouvements de son cœur. Il ne s’explique pas et ne peut pas lutter contre ce qu’il ressent. Comment aimer deux personnes en même temps et d’une intensité égale ? Anna, elle, n’est pas non plus en reste côté sentiment, entre ses déboires et ceux de ses potes.

Vous l’aurez compris, cette mini-série (qu’on l’aurait voulu plus longue) est un feel good d’une très bonne facture qui permet de repenser l’amour et la parentalité. Elle est accessible à tous et peut  être apprécié par un public large, queer ou hétéros.

Si vous avez envie de découvrir cette série, sachez qu’elle est en accès libre sur le site d’Arte jusqu’au 20 avril.

 

Crédits photos: Benoit Linder/Arte France/Italique Productions

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